KYU-JUTSU - Le tir à l’arc.

 

Explications :


De la position de garde, le cavalier descend le bras armé tout en amenant la main libre à la corde afin de bander l’arc (en inspiration – ouverture de la cage thoracique). Dans le même temps, le cavalier se placera en demi-position.

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Matériel :

  • Arc + flèches + cible (+ carquois éventuellement).

Conseils :

  • Pencher légèrement les épaules en avant.
  • Veiller à faire l’ensemble des phases dans un même mouvement : descendre la main armée, bander l’arc, l’inspiration, la demi-position.
  • La demi-position permet d’amortir les chocs de l’allure par jeu des axes articulaires inférieurs.
  • La cible étant en général toujours plus basse que le cavalier, celui-ci penchera l’arc vers le bas (direction de la cible).
  • L’arc, en position de tir, prend une inclinaison de 15 à 30° par rapport à la verticale. Ne jamais positionner l’arc à l’horizontal, cette position étant celle d’un tir à très courte distance (1 m – très dangereux car il existe le risque de retour de la flèche – ricochet).

Variantes :

  • Gyaku, Ushiro et Guesa Kyu Jutsu.
  • Kyu Jutsu en sautant ou en cercle.
  • Avec flèches dans le carquois

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KYU-JUTSU - La visée et les différents types de décoches

 

Notre tir à l’arc (à cheval) est un tir instinctif. Viser en tir instinctif consiste surtout à ne pas viser. En clair, le cerveau enregistre tous les paramètres du vol de votre flèche : vitesse, trajectoire, angle de tir, puissance de l’arc. Il les assimile au cours de l’entraînement par la répétition systématique du même geste. Une fois que ces données sont acquises, le cerveau restituera aux membres la position du tir. Il est recommandé de conserver toujours le même poids de flèche, la même rigidité de tube, le même poids de pointe pour la même puissance d’arc. La concentration du tireur à une importance capitale. Une fois que le regard de l’archer a déterminé le but à atteindre, il ne doit plus le lâcher. L’arc et la flèche doivent se dissoudre au profit de l’action. C’est pour augmenter l’importance du champ de vision de la cible qu’il faut pencher légèrement l’arc sur le côté. Cette position d’arc permet également une meilleure portance de la flèche sur le repose-flèche pour le tir rapide. En développant cette technique, on obtient l’impression que la flèche est dans le mille avant même d’avoir décoché.

Le mode de préhension de la flèche en tir instinctif est de type méditerranéen (ou prise-cigarette) : un doigt au-dessus de l’encoche, deux doigts en-dessous.

Certains utilisent la prise en canon de fusil (trois doigts en-dessous) pour le tir instinctif. En fait, cette technique peut être utilisée pour le tir à pied. Les trois doigts sont donc groupés en-dessous de l’encoche. Le point d’ancrage (endroit du visage ou du corps où l’archer amène sa main et l’ensemble corde-encoche) se place sous les yeux et le tireur vise alors le long du fût de la flèche comme au long d’un canon de fusil. Le tireur sait alors qu’il doit pointer sa flèche à tant de centimètres en-dessous de la cible à une distance courte, plein mille à une autre distance et tant de centimètres au-dessus à une distance plus longue. Cette technique peut être redoutablement efficace mais présente des aspects négatifs : au-delà de la distance où l’on peut viser en mettant la pointe de flèche plein mille dans la cible, la flèche, la main et la poignée d’arc cachent la partie exacte a atteindre de la cible. De plus, les trois doigts positionnés en-dessous de l’encoche créent un angle de corde à l’intérieur de cette dernière. De ce fait, comme la corde n’appuie que sur la moitié supérieure de l’encoche, celle-ci reçoit systématiquement un coup violent à chaque décoche. La répétition de ce coup peut provoquer la casse de l’encoche et le lâcher à vide de l’arc (facteur de 60 % des bris d’arcs). Une variante habile du tir en canon de fusil consiste à pointer systématiquement la pointe sur le centre de la cible et à descendre la main et l’encoche le long du visage. La hausse est donc faite ici d’une graduation imaginaire partant de la paupière pour aller vers la commissure des lèvres. L’avantage de cette variante est d’éliminer la perte de la vision de la cible à grande distance.

Il est inutile de rentrer dans des considérations techniques de réglages des nock, de cordes, etc…, toutefois une bonne manière de régler le nock est la suivante : si votre flèche tape en cible avec l’encoche relevée, descendez votre nock set, si votre flèche rentre en cible avec l’encoche basse, relevez votre nock set.

Il faut savoir qu’en général la prise méditerranéenne permet un meilleur contrôle de la flèche lors de déplacements ou lors d’un tir rapide. Il est important lorsqu’on utilise ce type de décoche de ne pas serrer l’encoche avec les doigts, car d’une part la flèche aura tendance à quitter le repose-flèche et d’autre part, le tir sera dévié.

 

  • Décoche primaire :

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Il s’agit de la décoche la plus simple (utilisée d’ailleurs naturellement par tous les enfants du monde). Il suffit de saisir la flèche entre le pouce et l’index. La flèche utilisée avec cette méthode possède généralement un renflement au talon qui est strié ou rugueux pour assurer une meilleure prise.

 

  • Décoche secondaire :

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La flèche est maintenue par le pouce et l’index replié, mais le majeur et l’annulaire portent sur la corde, permettant à l’archer d’utiliser un arc plus puissant.

 

  • Décoche tertiaire :

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Consiste à maintenir l’index presque droit et non replié (comme dans les deux premières méthodes) et l’extrémité du majeur et de l’annulaire tirent la corde, la flèche étant maintenue entre les extrémités du pouce et du majeur.

 

  • Décoche méditerranéenne :

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Elle consiste à tirer la corde avec l’extrémité de l’index, du majeur et de l’annulaire ; le pouce est inerte et le petit doit est rarement utilisé. Index au-dessus de l’encoche, majeur et annulaire en-dessous.

Variante : en utilisant que l’index et le majeur, soit parce qu’on a plus de force, soit parce que l’arc est moins puissant.

 

  • Décoche mongole :

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La corde est tirée en arrière par le pouce fortement replié, tandis que l’index se replie à l’extrémité du pouce pour l’aider à se maintenir en position. La flèche est maintenue à la hauteur de la jonction de l’index et du pouce.


 


KYU-JUTSU - Habituer son cheval au tir à l’arc.

 

Qu’il s’agisse du tir à l’arc ou de tout autre exercice, l’apprentissage du cheval à la « méthode » constitue un aspect primordial de la pratique. En effet, s’il est demandé au pratiquant d’apprendre à tirer à l’arc à pied avant de réaliser cet exercice à dos de cheval, il est de même opportun de s’occuper de la préparation du cheval afin que ce dernier accepte l’archer sur son dos.
Nous n’insisterons jamais assez sur le fait qu’il est possible de faire énormément d’exercices avec un cheval à partir du moment où celui-ci est préparé pour cela. Cette préparation se fait par étapes (on demande progressivement de plus en plus au cheval) et doit être l’œuvre de « dresseurs » très patients.


Tir à l'arc en sautant


Préparation à pied sans armes :


Avant tout, le cheval doit accepter de circuler dans un « couloir » qu’il soit formé par des banderoles ou n’importe quoi d’autre (cet apprentissage peut se faire en travail monté ou avec le cavalier à pied à côté du cheval).
Il faudra passer avec le cheval à hauteur de la cible et ensuite lui présenter les flèches et l’arc (laisser au cheval le temps de regarder et de sentir ce qu’il appréhende comme des objets nouveaux).

En règle générale, le cheval qu’on aura confronté et habitué à diverses situations sera plus enclin à accepter quasi directement le travail au tir à l’arc. D’où l’importance de multiplier au maximum les expériences que vous pouvez partager avec votre cheval ou le cheval de manège.


Préparation à pied avec arc :


Si le cheval est craintif, peut-être faudra-t-il quelques minutes pour l’habituer à la vue d’un prédateur (l’homme) tenant un objet (l’arc) en main. Afin de le rassurer, le cavalier utilisera une intonation de voix calme et un ton monocorde, il rassurera le cheval, le laissera sentir l’arc avec lequel il le caressera ensuite (dès que le cheval semble montrer des signes de confiance et d’apaisement).
Une fois cela acquis, le cavalier pourra jouer avec la corde de l’arc comme s’il jouait de la harpe. Non pas en tirant à vide avec son arc (ce qui risquerait de le casser), mais en faisant vibrer la corde et en obtenant un léger « claquement » de l’arc.

Il est ensuite important de venir placer son cheval à proximité d’un archer à pied qui décoche, dans le calme et avec lenteur, des flèches dans une cible placée à 5 ou 6 mètres. Il faudra garder quelques minutes le cheval dans cette position de façon à ce qu’il regarde librement ce qui se passe et qu’il s’habitue au bruit de la flèche qui percute la cible. En effet, ce qui se produit souvent lors du tir monté, c’est une accélération du cheval au moment du tir. Cette accélération peut être produite par différentes choses :

  • Le jeu : le cheval que l’on fait galoper sans cesse dans un couloir fini par devenir peu contrôlable car s’amuse de cette situation (d’où l’importance de souvent varier les allures quand on travaille dans un « couloir »).
  • La perte de contact : elle s’effectue de deux manières. Simplement par le fait qu’il faut les deux mains pour décocher une flèche, donc le cavalier lâche ses rênes. Mais aussi parce que le cavalier sort légèrement de sa selle (demi-position) en portant les épaules un peu vers l’encolure, ce qui, pour certains chevaux, peut être interprété comme une demande d’accélération.
  • La vue de l’arc : déplaçant un objet dans le champ de vision du cheval, vous pouvez vous attendre à des réactions identiques à celles obtenues à la vue de la cravache. Le cheval fuit vers l’avant à instinct de fuite réveillé par la peur de quelque chose auquel le cheval n’est pas assez habitué.
  • Le bruit : soit celui produit par l’arc lors de la décoche, mais surtout (voire principalement) le bruit de la flèche qui percute et s’enfonce dans la cible.

Voici quelques bonnes raisons de bien prendre son temps dans les étapes à pied, ce qui facilitera le travail par la suite.


Préparation à cheval sans armes :


Identique au travail à pied.
Présenter le couloir, la cible, arc et flèches au cheval.
Le placer près d’un archer à pied et le laisser observer librement et dans le calme (si votre cheval s’écarte après le premier tir, vous pouvez le rassurer en plaçant à ses côtés un cheval « Maître d’Ecole » qui lui connaît très bien le travail.


Préparation à cheval avec arc : 


Après quelques manipulations avec l’arc (passer l’arc de gauche à droite, caresser le cheval avec l’arc et le laisser sentir afin de le détendre et de le rassurer), le cavalier pourra faire vibrer la corde afin de préparer et d’habituer une fois encore le cheval au bruit de la décoche.

Le cavalier passera ensuite au tir à proprement parler suivant différentes étapes :

  • A l’arrêt : le cheval placé perpendiculairement à la cible pourra être tenu par un aide à pied. Lors des premiers tirs, le cavalier restera (exceptionnellement) assis en selle et portera les épaules légèrement en avant afin de parer à l’éventualité d’un démarrage intempestif du cheval, ce qui déséquilibrerait plus que certainement le cavalier et provoquerait une chute.
  • A l’arrêt et en demi-position.
  • A l’arrêt, en demi-position et sans aide pour tenir le cheval.
  • Au pas, avec aide et assis en selle (épaules légèrement portées vers l’avant).
  • Au pas, avec aide en prenant progressivement la demi-position.
  • Au pas, sans aide et en demi-position.

Après cette préparation, le cavalier pourra directement passer au tir à l’arc au galop.


Conseils pour le tir au galop :


Comme expliqué précédemment, il arrive souvent (au début de l’apprentissage surtout) que lors du galop dans le couloir, le cheval donne l’impression de passer la vitesse supérieure (coup d’accélération) lorsque le cavalier décoche sa flèche. Bien souvent, cela est dû plus au bruit de la flèche qui percute la cible (surtout si celle-ci est en carton) qu’au bruit de la corde de l’arc. A ce moment, revenir à des tirs à l’arrêt et au pas pour confirmer l’apprentissage et rassurer le cheval, et pourquoi pas, enchaîner par des tirs au trot.

Si par contre le cheval accélère lorsqu’il sent le cavalier sortir de sa selle, il faut alors retravailler son cheval sans arc, en mimant la position de tir lors de passages au galop dans le couloir. Il est important de ne se concentrer à ce moment que sur le travail du cheval et de revenir aux méthodes classiques de dressage (utilisation par exemple de plusieurs petits demi-arrêts successifs afin de reprendre le cheval qui aurait tendance à accélérer à chaque fois que le cavalier sort de sa selle). 
Quand nous évoquions le jeu et la vue comme causes d’accélération, il faut savoir que chez certains chevaux, le fait de se voir passer à hauteur de la cible constitue un stimulus.


En guise de conclusion :


Cette méthode ne peut être la meilleure, mais elle a, depuis longtemps, fait ses preuves. Des chevaux ne réagiront pas et ne poseront aucun problème dès le départ, tandis que d’autres peuvent avoir peur longtemps, ne se doutant pas que le cavalier ne leur veut aucun mal (c’est à ce dernier à faire comprendre au cheval qu’il n’a rien à craindre et à user de communication).
Lorsque le cheval pose un problème, ne jamais hésiter à revenir une ou deux étapes en arrière.
Le bon « dresseur » devra toujours se rappeler que du bon travail, pour un bon résultat, prend beaucoup de temps et demande énormément de patience. Ne jamais perdre de vue qu’une erreur est très vite commise, et est souvent lourde de conséquences.